mercredi 22 août 2007

Le cas Marniquet: Wayne, Granger, Eastwood, Marvin des antihéros purs et durs à cuire s'infiltrent dans la ligne claire

Marniquet, dessinateur et scénariste, réalise des albums qui s'inscrivent jusqu'au fétichisme dans la tradition de la bd franco-belge: album cartonné couleurs, trait ligne claire, héros anglo-saxons bourrus mais justes, thèmes fantastico-policiers ou aventures pré-post coloniales où les By Jove! et Sahib abondent, description abusive des lieux traversés (le Nil, son crocodile, sa fellouk).


Cependant si ces albums se présentent comme des hommages stylés aux grands maîtres de la ligne claire, la copie sonne faux ou plutôt comme une farce maligne.
Dans son entreprise d'imitation, Marniquet montre sans détours la maladresse de son dessin. Proportions erronnées, mains quasi-toujours ratées, bizarrerie des perspectives, tout dans son dessin tend vers le ratage technique évident.



Dans "Le tombeau de Raskhenotep", la femme de Scott est percutante de laideur, un traitement de la femme plutôt rare en bd, qui tend plus souvent habituellement à satisfaire les fantasmes masculins.


Si pour certains réinventer le classicisme est une tâche noble, Marniquet (et pas Martinet) s'y colle non sans moquerie et ambiguïté. Ses héros, aussi vertueuses que puissent paraître leurs missions, n'en sont pas moins emprunts de roublardise voire de ridicule. Marniquet met en scène Scott pleurant à la lecture du télégramme annonçant le kidnapping de son fils, puis perdre son flegme face à son ami qui cherchait à lui redonner courage. Réalisme? Moquerie? Et si Scott fait montre d'un goût impeccable et de respectabilité lorsqu'on aborde son château écossais, c'est pour mieux laisser filtrer, via la figure miséreuse d'un ami inspecteur, les travers de tout personnage fictif.
Alors de quoi se moque-t-on, s'agit-il de pastiche?


Souvent Marniquet crée la surprise en invitant dans ses récits des figures familières, grandes gueules du cinéma classique d'aventures. Et là encore, son trait maladroit ne donne pas de réponse claire (l'hommage est-il recevable?), la ressemblance est parasitée par l'incompétence du dessinateur. Pourtant l'inspecteur à la mine d'alcoolique est Clint Eastwood, et les héros de "Mystères en Birmanie" sont bien incarnés par John Wayne et Lee Marvin.


En Bd, l'inspiration et le transfert depuis le cinéma comme modèle sont légion, Louise Brooks chez Pratt ou Crepax devient Louise Brookswizc ou Valentina, Jeremiah Johnson pour Buddy Longway, Belmondo pour Blueberry et Marniquet choisit effectivement cette voie. Mettant en scène ses doublures assez grossières, il mêle à la perfection des grands maîtres la tentation de l'échec, le goût du saccage dans la représentation, plutôt que la démonstration d'un savoir-faire établi.

A moins que Marniquet n'invoque les classiques d'Hollywood pour pallier aux défauts de son dessin et s'appuyer sur des valeurs sûres apportant instantanément une certaine crédibilité, cette fidélité mise à mal, plutôt célébrée par le détournement (pierre la police john currin), permet de glisser dans ses histoires des sous-récits, véritables perles d'invention, variées et subtiles.
Chacun de ses featuring surprises est un sous-récit, les cases décrivant longuement le départ d'un train ou les abords du Nil encore un autre, et dans l'album "La cité de l'éternel retour", l'objet même de l'intrigue n'est pas résolu et passe finalement pour anodin. L'intrigue principale semble devoir être traitée comme récit mineur, son importance comme quelque chose d'idiot. Dans ce dernier album, si le dessin devient plus gracieux, plus habile (est-ce bien marniquet qui dessine?), le personnage principal Paul Darnier, sorte d'OSS117 Superdupont réaliste Indiana Jones, devient lui presque abject.

En sur-codant les conventions narratives et les éléments constitutifs de l'aventurier (voir le dos de couverture des albums) Marniquet laisse quelque chose de bizarre s'installer. La voix des ténors de l'âge d'or hollywoodien, en plus de leurs trogne, résonne en v.o ou v.f, vraie ou doublée, dans nos souvenirs cinéphiles donnant aux bds de Marniquet un ton particulier, éloigné de toute nostalgie béate.
Les images sont extraites des albums "Mystères en Birmanie: Le livre de Koush" (Marniquet/Gauthier), "La brigade de l'étrange: Les phares de l'épouvante" (Marniquet/Chanoinat) et "Les aventures de Scott et Hasting: Le tombeau de Raskhenotep" (Marniquet), édités par Albin Michel.
Les deux autres sont une peinture de John Currin et une illustration de Pierre La Police.

lundi 30 juillet 2007

Psychic TV- love your body!



hey! quatre clips à travers les âges de Genesis P-Orridge et Psychic TV.

Burroughs Nike

Oh god what the interzone did. I didn't that William S. Burroughs and Nike were so friends!

vendredi 27 juillet 2007

Les eledees parmi nous!


Les eledees sont de petites bêtes de la taille d'un rongeur type cochon d'inde qui vivrait sur ses pattes de derrière. Ils habitent nos maisons , et même si les humains ne sont pas visibles dans le jeu, ormis pour en situer le contexte familier, la cohabitation se passe plutôt bien. Plus autistes qu'un teletubbie ou même qu'une colonie de pikmin, les eledees détiennent la puissante éléctricité que l'on cherchera à extraire de leur organisme coloré, via un pistolet capteur d'énergie. Effectivement ces petites bêtes fournissent l'intégralité de nos ressources énergétiques.

Que deviennent les eledees lors de la captation et de la transformation en énergie électrique? Au cours d'une partie, les eledees capturés s'accumulent directement sous forme de puissance électrique. La cinématique d'ouverture au jeu pourrait livrer un indice: au quotidien les eledees joyeusement s'ébattent dans le vaste terrain de jeu que constitue une maison middle class et le plus joyeux le plus acrobate d'entre eux, au comble de sa joie dans un saut ultime s'élance de sa tour de gloire pour s'écraser platement. Il est aussitôt remplacé par un autre eledee et la danse continue. Tout de suite après, l'eledee écrasé se détache du sol et retrouve sa forme de cochin d'inde smarties. Donc on ne saura rien de ce qui reste ou pas d'un eledee lors de la transformation énergétique.

Dans la cinématique d'ouverture du jeu, la rencontre entre eledees et humain est montrée sous forme d'illustrations en plans fixes, à l'intérieur desquels les éléments narratifs se déplacent en s'ouvrant ou se resserrant sur des travellings différentiels. On saisit alors que chacun des éléments et acteurs présents dans cette histoire et dans l'espace du jeu se situe toujours en rapport à un autre. Cette pratique de l'intersubjectivité (même en rapport avec les objets) est en fait tout à fait constitutive du jeu.
Kai, le jeune garçon que l'on incarne en vue subjective s'ennuie à la maison et veut regarder la télévision. Etrangement il n'y a plus d'électricité nulle part, et Kai, armé d'un pistolet capteur d'eledees qui transforme leur énergie en électricité, se met à leur recherche dans tous les recoins de sa maison. Ce pistolet spécial se charge aussi d'énergie et plus sa puissance augmente, plus il permet (c'est son très grand pouvoir) de déplacer d'objets, de plus en plus lourds, pour dénicher les eledees qui aiment se cacher n'importe où.
Les objets (tiroirs, frigidaire, jouets, casserole...) sont déplacés selon plusieurs vitesses, qui dépendent de la nature de l'objet (son poids), de son emplacement (s'il est facilement déplaçable ou non) par rapport à d'autres objets, et à la puissance accumulée par le pistolet. Toutes ces données influencent les possibilités de modification du décor. Dans certaines séquences, la gravité est modifiée, si bien que les objets évoluent en plus selon leur propre trajectoire.
On ne saura pas vraiment ce qu'il advient des eledees transformés en électricité, mais on continuera d'expérimenter le grand jeu de l'intersubjectivité, en jouant des formes, en évitant les attaques d'eledees noirs.

vendredi 22 juin 2007

Whitehouse, le célèbre groupe (ici sans Peter Sotos) industriel lubrico-pervers, dont j'ai longtemps été fan (depuis l'album Birthdeath experience au titre épinonyme fait de bruit blanc), en concert à Paris. Enjoy!

New! Video! "Star watoo"


Starwatoos
envoyé par rign
Watoo-watoo le célèbre dessin animé avec ses drôles d'oiseaux de l'espace rencontre l'univers zébré au lasers de Starwars, lui-même revu lors du partie de jeu video.

New! Video! "Note"


Note
envoyé par rign

Note livre les reflexions et sentiers rêvés de X, mon personnage evoluant dans Morrowind le très vaste jeu de rôle. Un jeu que je n'ai pas terminé (!), mais dont l'atmosphère, nébuleuse lors des couchers et levers de soleil, m'avait particulièrement séduit.