dimanche 3 juillet 2011

A Mr le Torero

auto pastèque
au lit !


Torero tu fais chaud
Le mistral ta muraille
fouette les bandrilles sur le dos des bêtes

L’œil qui cloche
Ecarlate mais
ne brille plus

Y a-t-il d’autres toros au pied de tes montagnes ?

Serge Erwan Lamitec

jeudi 30 juin 2011

Plaine d'Hyrule



Une lenteur épanouie flotte sur la plaine d’Hyrule, jamais dérangée des apparitions des squelettes nocturnes ou des plantes bedonnantes qui ronflent le jour.
Ses dénivelés et collines sont en toute habitude traversés d’une clarté infinie dont l’intensité pourtant varie, jusqu’à se fondre dans la nuit séculaire. Equilibre parfait du grand et du petit, de l’idéal et de l’illusoire.

Passur Liévanthanesque

Poéticon du jour




Poéticon

Loin de la constellation, loin du lapin
Tu ne ressens rien
Hérisson

Avant même le jour
Tes épines auront percé
la tendre rosée




Serge Erwan Lamitec

mercredi 29 juin 2011

Saladière















3ème averse 3ème salade,
ou un amateur d’escargots grossier



Allo ! Police ?
Police ?

C’est une dame

avec sa valise et ses grosses boulettes
Elle a failli l’écraser
sur le trottoir

Elle sans concertation le nez en l’air
Il est petit il est fragile
L’escargot




Serge Erwan Lamitec

Pantacourt
















 Pantacourt

ton petit boule au creux d’une main
dans l’autre un peu de vin kiwi tu te sens bien
poilu



Serge Erwan Lamitec

Endless Ocean2 alors?

Version allongée d'un texte paru dans Zoo n°

INFUSION OCEAN AUX EXTRAITS SABLONNEUX

L’exploration des fonds marins implique certaines constantes : zen et inquiétude, espaces ouverts ou finis, trésors, bulles, chants de baleines. Très vite le plongeur amateur que vous êtes se fait remarquer par un club et intègre l’équipe pour assouvir ses désirs de trésors.

D’une maniabilité simple héritée du premier épisode, le plongeur avance en pressant B, contacte objets, faune, amis avec A, tout en pointant sur l’écran la zone à explorer. Malgré de nouveaux outils tels que le pulsar, le nunchuck n’est toujours pas utilisé pour affiner ses déplacements en balade (modifier le champ de vision n’est pas dissocié du déplacement du corps, et donc d’un changement de direction) ou dans les menus. Endless Ocean est affaire de regard et le corps soumis suivra.

Le joueur aussi devra suivre un scenario très présent, et même s’il est tout à fait permis de vagabonder à l’envie, les fréquents rappels et interventions liés aux quêtes donnent un ton moins gratuit et solitaire à cette nouvelle échappée. Plutôt dirigiste, l’aventure est aussi plus grouillante : dès les premières descentes, j’ai croisé 4 ou 5 espèces de requins, des dizaines d’autres animaux, déniché un paquet de trésors. La compagnie du club de plongée a aussi tout d’une famille et la mer Egée : un salon d’épaves. Endless Ocean 2 a troqué le mystère, la promenade et l’exil contre la multitude des rencontres, missions, bavardages, fonctions.

Sur terre ou sous l’eau, EO2 multiplie les spots de plongée, nous éblouissant de formidables aurores boréales, de plongées entre les icebergs, nous décevant d’une Amazone trop rapidement parcourue. Mais la variété des environnements n’influe pas la manière de nager, les restrictions climatiques par exemple, sont convenues comme des zones simplement inaccessibles sans l’équipement adéquat. Les changements géographiques sont visuels et non comportementaux : la résistance de l’eau ne diffère pas selon les régions.
Plus de zones à visiter dit en fait plus de petites zones, fragmentant les sessions sous-marines en missions de reconnaissance, d’autant que les allers-retours sur la base où consigner ses découvertes sont nombreux.

La planète se parcourt, seul ou à deux, comme une énorme base de données se dévoilant en fonction de la journée, de la progression d’une quête. Accumulation de trésors, entrainement de dauphins et spectacles, gestion d’aquarium, apparitions d’animaux rares sous condition : sur plus de 100 heures EO2 satisfera les plongeurs pris de collectionite aigüe. Il est d’ailleurs conseillé de s’équiper d’une carte SD où conserver ses photos sinon blups.

Endless Ocean 2 sur wii, 40E

vendredi 24 juin 2011

Lilt Line chroniqu'


 Lignes tendues (version allongée d'un texte paru dans ZOO n°32)


Une fresque abstraite et fragmentée aux couleurs flashy en dégradés rappelant autant les premiers survêt’ d’Agassi que les décors plats et froids du monstrueux Killer7. Un point blanc file entre ces lignes éclatées. L’ambiance est jetée avec lacérations sur rythmes dubstep d’espaces sans fond à la James Turrel. Libérer la ligne pixel vide !

Sur des routes aux contours anguleux irréguliers, un point est lancé à vitesse invariable. Son déplacement trace en écho une ligne souple fantôme. Quelque soit le niveau, le parcours défile sans accélération. Seul le dessin des bordures varie sur des angles de plus en plus aigus.

Si les premiers niveaux peuvent se jouer d’une main, (wiimote tenue à l’horizontale, l’incliner de bas en haut déplace le pixel), très vite on se sent enfermé sur ces montagnes en dents de squale. Les contours du circuit de plus en plus acérés. Le point lumineux est projeté sur les chemins d’une fresque éclatée aux frontières exigües, suivies de vastes plaines vides. La vitesse des variations modifie tant la perception de contrôle, perdu sur des fonds fluos ou contraint de passer brusquement d’étroits engorgements, que toute course éblouit. Mémoriser le dessin brisé d’une course relève du miracle ou de la claire intuition. Cette lutte contre l’aveuglement est due aussi à la durée des niveaux : moins d’une minute trente pour sortir du couloir victorieux, quelques secondes pour perdre. Les premiers essais sur les pistes les plus accidentées ont la fulgurance d’un éclair-souvenir.
Ce ne sont pas des labyrinthes : le pixel est lancé sur la trajectoire d’une seule ligne minimale, traversée sur fond d’un lent hip hop aiguisé d’accents bruitistes. A l’inverse des jeux Audiosurf ou Vib-Ribboon, les pistes ne sont pas générées en fonction des rythmes musicaux et chaque course est caractérisée par sa bande-son unique. Des beats ponctuent de barres verticales le parcours déroulé comme une partition. Leur traversée doit être validée d’une pression bouton indispensable. Chaque passage reconnu produit une série d’explosions fragmentées, éclatées en musique : à nouveau l’écran se masque de stridences colorées.  Peut-on jouer sans le son ? Oui mais c’est alors perdre des repères même furtifs.
Il n’y a pas de bonus pour protéger son pixel, ralentir la course ou adoucir les contours. Tout contact avec les bords atteint le score. Tout manquement en traversant les barres aussi. Vu comme la jauge de vie du point lumineux, un score maximal est donné au départ : zéro signifie game over.
Originellement sorti sur l’écran nomade tactile de l’iphone, LiltLine maintenant peut s’appliquer sur grand écran et projeter dans toute pièce ses tentacules cassés. On pourrait rêver d’une version moins limitée avec génération de parcours aléatoires sur une bande-son personnalisée et duels multijoueurs. Ou jouir d’un jeu justement concentré.

Lilt Line, téléchargeable sur wii 5€ ou iphone 2,39€